mercredi 2 septembre 2009

Page blanche à ...

J'ai demandé à nos amis qui sont venus nous voir de m'écrire un article pour le blog sur la Nouvelle Calédonie.
Les premières à s'être prêtées au jeu sont Steph et Flo :

"Récit de voyageuses au long cours "

Un saut de puce de 20 000 kms pour aller rejoindre un petit caillou en plein Océan Pacifique Sud : Australie ? Nouvelle Zélande ? non, encore plus loin.... La Nouvelle Calédonie !

Saviez-vous que le terme Calédonie dérive du nom donné par les Romains au massif montagneux du nord de l'Ecosse. James Cook, lui-même d'origine écossaise par son père, baptisa en 1774 cette terre « New Caledonia » en l'honneur de son île natale.

le Caillou : destination peu touristique s'il en est. A croire que le groupe de Kanak exposé comme anthropophages dans un enclos de cases, au jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, à l'occasion de l'exposition coloniale de Paris en 1931 n'a pas séduit !

Pays très complexe et donc difficile à comprendre en 3 semaines de vacances et même pour les gens vivant là bas (dixit 2 autochtones) !

Voici un petit résumé des constats que nous avons pu faire

2 grands types de populations qui se côtoient sans se rapprocher

- Les Kanaks (45% de la population), regroupent les différentes ethnies mélanésiennes du territoire et vivent pour les 2/3 d'entre eux en brousse

Jusque dans les années 1970, ce mot était orthographié canaque(s); mais depuis les revendications identitaires du peuple kanak, on a vu apparaître l'orthographe kanak(e)(s)

- Les Caldoches, descendants de colons européens et de bagnards représentent environ 1/3 de la population totale du territoire. Ils parlent comme langue maternelle une nuance de français différente de celle des Français expatriés venant de Métropole.
Ils sont principalement d'origine française, descendants d'anciens bagnards ou de colons libres dont beaucoup d'Alsaciens-Lorrains ayant fui l'Alsace ou la Lorraine après leur incorporation à l'Empire allemand en 1870, mais aussi les quelques descendants de la dernière grande vague de « peuplement libre » de la colonie dans les années 1920, phase généralement appelée la « colonisation des nordistes » car les familles venaient alors essentiellement du Nord de la France.
Mais on retrouve également de nombreux patronymes d'origine britannique (Martin se prononçant « Martine », Johnston, ...) ou irlandaise (Daly qui se prononce « Délé », O'Donnoghue, Nagle ...), familles descendant de certains aventuriers pour la plupart déçus de la « ruée vers l'or » qu'a connue l'Australie au milieu du XIXe siècle et qui ont alors tenté leur chance dans cette l'île voisine comme négociants ou éleveurs

Une vie en tribu très particulière....
Tout est basé sur les Dui et les Bai, descendant des deux fils du premier homme et sur le principe de mariage qui se font, par « cousins croisés », un homme Dui épousant une femme Bai, et inversement
La préférence semble être donnée avant tout aux cousins directs, ou cousins germains, le père d'un fils cherchant pour celui-ci une épouse parmi les filles d'un des frères de son épouse
Une règle forte : l'obligation de pratiquer l'isogamie, cette union, entre les deux moitiés, d'individus issus de même « classes matrimoniales », du même rang social.

... basée sur la coutume
La coutume au sens large est l'ensemble des règles non écrites qui régissent l'équilibre social des Kanak, qu'ils soient en tribus (en milieux ruraux) ou non (milieu urbain).
faire la coutume c'est le geste / le don qui montre son humilité, son respect de l'autre et son respect de la règle. Elle est le socle d'un "acte d'échange non duelliste" dans lequel la parole et l'écoute prennent une dimension sacrée comme, par exemple, lors d'un mariage, d'un deuil, d'une réconciliation entre individus. Elle rappelle les alliances passées et présentes, dans le but d'affirmer l'esprit unitaire entre les individus
De nos jours, la coutume s'entend souvent en termes de don d'ignames, de tabac, de tissu et d'argent. Traditionnellement, on utilise les « monnaies canaques » réalisées à partir de matériaux naturels (coquillages, poils de roussettes, os divers, etc.).
La robe mission
Il s'agit d'une robe longue et ample sans décolleté mais aux couleurs généralement bariolées. Elle a été imposée par les missionnaires chrétiens venus évangéliser cette partie du monde au XIXe siècle en remplacement des tenues traditionnelles impudiques à leurs yeux.
Aujourd'hui la robe est considérée comme faisant partie de leur propre monde; fabriquée sur place,elle est aujourd'hui un élément qui,selon le contexte,peut définir une allégeance locale à une tribu ou bien l'identité nationale comme femme kanak. Cette robe a encore de beaux jours devant elle !
Chez les joueuses de cricket, la tenue officielle est la robe mission avec des couleurs bien définies accompagnée de chaussures de tennis ou bien de claquettes ! "

De tout coeur, Steph & Flo, je vous remercie d'avoir joué le jeu.

1 commentaire:

  1. Bravo! Le petit Larousse illustré en 20 volumes à côté de vous c'est de la gnognotte!!

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